Le procès d'une mère de quatre enfants, accusée d'avoir tué trois nouveau-nés en les noyant dans sa baignoire, s'est ouvert mardi devant les assises du Loir-et-Cher à Blois.
Marinette Pezin, ouvrière viticole de 44 ans, comparaît libre pour homicides volontaires sur mineurs, un crime passible de la réclusion à perpétuité.
Elle est accusée d'avoir noyé trois nouveau-nés à l'accouchement, en les maintenant sous l'eau dans sa baignoire. Elle avait caché ces trois grossesses à son mari ainsi qu'à ses enfants.
"J'ai fait des choses horribles", a-t-elle déclaré d'emblée au jury, composé de huit femmes -dont la présidente et ses deux assesseurs- et quatre hommes. "Aujourd'hui je dis que je ne suis pas capable de faire des choses pareilles", a-t-elle ajouté, la voix nouée par les sanglots.
Lors de l'enquête, la jeune femme avait expliqué qu'elle avait tué ses trois enfants parce que son mari, un routier de près de 18 ans son aîné, présenté comme autoritaire voire tyrannique, ne voulait pas d'autres enfants.
L'affaire avait été révélée après qu'un retraité eut découvert, en jardinant, le corps d'un nouveau-né, caché dans un sac poubelle, dans le jardin de son pavillon à Contres (Loir-et-Cher) le 23 janvier 2006.
Des analyses ADN avaient permis aux enquêteurs de retrouver la mère de l'enfant: Marinette Pézin, épouse d'Edmond Pezin, les anciens propriétaires du pavillon où les corps ont été retrouvés.
Le procès, prévu pour durer jusqu'à vendredi, a commencé par l'examen de l'enfance difficile de l'accusée, violée pendant plusieurs années par un père tyrannique.
Son avocat, Me Jean-François Mortelette, a expliqué avant l'audience qu'une grande partie des débats porterait sur l'"altération des facultés" de sa cliente au moment des faits, décelée par des experts.
"Dans cette affaire, il est question d'une nouvelle infraction: plutôt qu'infanticide, je préférerais qu'on parle de néo-naticide, le meurtre d'un enfant dès sa naissance", a-t-il déclaré à la presse.
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