Rebondissement dans ce qui apparaît comme la pire affaire d'infanticides que la France n'ait jamais connue. Le 25 juillet 2010, huit cadavres de nouveau-nés étaient découverts à Villers-au-Tertre, un petit village du Nord. Rapidement, la mère présumée des enfants avait été mise en examen et placée en détention provisoire. Jusqu'alors incapable d'expliquer son geste, Dominique Cottrez a apporté mercredi 2 février, un élément de réponse : elle affirme avoir été victime de viols répétés. C'est par crainte que ses enfants soient ceux de son père qu'elles les auraient tués...
Tout commence le samedi 25 juillet. Les nouveaux propriétaires d'une maison située dans le village de Villers-au-Tertre découvrent des ossements dans leur jardin alors qu'ils faisaient des travaux de terrassements. Dans deux sacs plastiques, les cadavres de deux nourrissons.
Appelés sur place, les gendarmes suspectent immédiatement les précédents propriétaires d'être les parents des nourrissons. Les militaires n'ont pas à chercher bien loin : le couple a emménagé dans un pavillon situé à un kilomètre de là. Interrogée par les forces de l'ordre, la femme, Dominique, 45 ans, craque et avoue être la mère des enfants morts. Mais elle n'en reste pas là et indique qu'il y a d'autres cadavres.
Aidés de cinq chiens et deux maîtres-chiens, les enquêteurs fouillent le jardin de la maison qu'elle occupe avec son mari et découvrent six nouveaux corps de bébés.
En garde à vue, cette aide-soignante a indiqué qu'elle avait étouffé ses enfants et a affirmé que son mari n'était au courant de rien, puisqu'elle lui aurait même caché ses grossesses.
"Je ne voulais plus d'enfants", a-t-elle expliqué aux enquêteurs.
Le procureur de Douai annonçait alors que Dominique Cottrez était mise en examen pour "homicides volontaires de mineurs de moins de 15 ans" et écrouée. Incarcérée depuis six mois, elle revient sur ses propos lors de son examen devant le juge d'instruction, ce mercredi 2 février, et révèle son terrible secret.
Agée aujourd'hui de 46 ans, elle affirme avoir été victime d'inceste dés l'âge de 8 ans. Ce serait ce terrible traumatisme qui aurait poussé cette aide-soignante à tuer huit de ses nouveau-nés. La crainte que les enfants ne soient de son propre père aurait été la plus forte. Selon les analyses ADN effectuées sur les cadavres des nourrissons, six des huit enfants seraient ceux de Pierre-Marie Cottrez. Cependant, un doute subsiste en ce qui concerne les deux autres nouveau-nés, faute d'un ADN de qualité suffisante.
Interrogé dès le début de l'enquête, l'époux a affirmé ne pas avoir été informé des grossesses de sa femme.
Il n'a pas été mis en examen pour "non dénonciations de crimes et recels de cadavres" comme l'avait requis le parquet.
Pourtant, selon l'avocat même de Dominique Cottrez, Me Berton, il semble "compliqué" que Pierre-Marie Cottrez n'ait rien vu.
Il a déclaré dans les colonnes de La Voix du Nord : "Mme Cottrez explique que pendant des mois, au pied de son lit, il y avait des sacs poubelle contenant des fœtus, ce que la reconstitution a confirmé".
Pour le moment, Pierre-Marie Cottrez doit être entendu en qualité de témoin assisté.
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